L’échec économique du parti au pouvoir en Inde, est une excuse pour faire pression sur la minorité musulmane

11:57 - May 30, 2022
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Téhéran(IQNA)-Narendra Subramanian a déclaré que les stratégies économiques du parti nationaliste au pouvoir, le Bharatiya Janata (BJP), avaient échoué, en particulier au cours des cinq dernières années, et que le parti cherchait à mettre l'accent sur l'hégémonie culturelle et politique hindoue, en restreignant les droits de la minorité musulmane de ce pays.  

Alors que l'Inde, la plus grande démocratie du monde, est connue pour la coexistence pacifique des adeptes des différentes religions, ces derniers mois, les pressions et les discours haineux des militants extrémistes hindous se sont intensifiés, et certains ont même appelé à la destruction des monuments islamiques et au meurtre de tous les musulmans ou à leur expulsion vers le Pakistan.

Narendra Subramanian, professeur de science politique indienne à l'Université McGill au Canada et spécialiste de l'Inde, dans une interview accordée à l’Agence iranienne de presse coranique (IQNA), a évoqué la situation des musulmans indiens sous le gouvernement de Modi, et déclaré : « Le mouvement nationaliste hindou, dont est issu le parti au pouvoir Bharatiya Janata, a toujours défini l'Inde comme un État à prédominance hindoue. Alors que le BJP était le plus grand parti du Parlement indien entre 1998 et 2004, il était limité à l'époque, en raison de son alliance avec d'autres partis. Depuis que Modi est devenu Premier ministre en 2014, le BJP détient une majorité absolue au parlement, qui lui permet d'agir selon ses propres goûts, en particulier en ce qui concerne les musulmans et les chrétiens. L'Inde, comme beaucoup d'autres pays, comprend des forces aux orientations sociales et politiques différentes. Certains mouvements et partis ont mis l'accent sur la coexistence des différents groupes religieux. Ce fut principalement le cas du Congrès national indien (Parti du Congrès), qui a gouverné l'Inde, seul ou par le biais d'alliances, dans la période postcoloniale, bien que le parti ait parfois marginalisé certaines minorités religieuses. Le BJP et ses prédécesseurs ont toujours accordé la suprématie sociale et politique aux hindous, et cherché à marginaliser les adeptes d'autres religions, en particulier les musulmans et les chrétiens. Le parti est plus enclin à accepter les adeptes de religions non hindoues d'origine sud-asiatique, notamment les sikhs, les bouddhistes et les jaïnistes. Les raisons principales sont la mobilisation culturelle et politique de divers groupes hindous, plus fructueuse au cours de la dernière décennie, leur force organisationnelle, le déclin de l'ancien Parti du Congrès et les restrictions imposées à la plupart des autres partis, dans certaines régions de l'Inde.

Le BJP cherche à limiter les droits et les ressources des minorités, en particulier les musulmans. La perspective de l'Inde en tant que pays à prédominance hindoue, est une vision culturelle et politique. VD Savarkar, l'un des premiers dirigeants nationalistes hindous, a défini l'hindouisme comme une affiliation culturelle et territoriale, plutôt qu’une croyance et une pratique religieuse.

Certains nationalistes hindous, comme Golwalkar, qui a dirigé le « Rashtriya Swayamsevak Sangh » pendant plus de trois décennies, ont ouvertement déclaré qu'ils voulaient que les musulmans restent des citoyens de seconde zone « comme les juifs dans l'Allemagne nazie ».

Le « Rashtriya Suim Siyuk Singh » est une organisation militante et nationaliste hindoue de droite indienne, largement connue comme la branche opérationnelle du parti de Bharatiya Janata, l'actuel parti au pouvoir en Inde, qui n'a remporté que 37,4% des voix lors des dernières élections nationales de 2019, mais a remporté la majorité absolue des sièges au parlement.

Cela permet au BJP de rester au pouvoir, malgré son manque d’efficacité et le ralentissement du développement au cours de la dernière décennie ».  

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